République du Bénin

Natitingou

Complexe scolaire de Ourbouga

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Projet d'aide au développement d'installations

scolaires et sanitaires - mars 2010

Les auteurs du projet : Sandrine Bosson et Pierre-Eric Choffat

Table des matières

Introduction

Les auteurs du projet

L'amorce du projet

Le développement du projet

Le cadre

La rencontre

Les liens

Epilogue

Annexes

Introduction

Qui n'a jamais rêvé de l'Afrique, de ses paysages " cartes postales ", de ses villages de huttes construites en banco et toitures de paille, de ses danseuses et danseurs en habits multicolores, de ses plages de sable fin, de ses réserves d'animaux sauvages ?

Qui n'a jamais rêvé de participer à un projet d'aide au développement de ces régions du monde particulièrement éprouvées, particulièrement démunies, mises à l'écart des équilibres socioculturels par toute une série d'éléments politico-économiques, sociaux voire météorologiques aux paramètres aggravants ?

La réalité actuelle est naturellement complétée par un modernisme lié au développement que connaît le continent depuis des décennies. Mégalopoles surpeuplées, gratte-ciel, hôtels luxueux, téléphones portables dans chaque main côtoient les tableaux traditionnels qui animent encore notre imagination.

Le projet présenté ici n'a de toute évidence pas l'ambition de changer le cours des choses. Il est de dimension très limitée et tend à apporter une petite contribution, une pierre à l'édifice " développement " dont ont besoin les plus démunis.

Ce projet est né d'une initiative personnelle, aucune organisation ou fondation n'est à l'origine de ce concept. Cependant, pour crédibiliser le dessein de cette action, les auteurs ont décidé de créer l'association Nantibatingou, association à but non lucratif.

Helvetas, première organisation privée suisse de coopération au développement y est toutefois citée comme source de références tant ce projet, bien que modeste, s'apparente à l'éthique de cette ONG.

Le budget et les fonds récoltés sont ainsi entièrement alloués aux installations mises à disposition sur place dans le cadre du projet. L'accent est porté sur l'éducation - formation professionnelle et l'appui à la société civile afin de favoriser l'accession à l'autonomie des populations locales.

Aucun frais de déplacement ou d'intendance ne sont pris en charge par les fonds de l'association. Les auteurs du projet financent eux-mêmes leurs propres frais.

Les auteurs du projet (réf. mars 2010)

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Sandrine Bosson, suissesse de 43 ans, mère de deux enfants (16 et 14 ans), domiciliée à Fleurier est animatrice en gériatrie au Home Clairval de Buttes. Sa fibre socio-éducative fait le bonheur des résidant(e)s de cette institution depuis plus de dix ans.

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Pierre-Eric Choffat, suisse de 59 ans, père de cinq enfants (adultes), domicilié à Fleurier a travaillé durant 18 ans en Afrique notamment dans le cadre d'études et de projets de constructions industrielles, d'adductions d'eau potable, d'assainissement et de traitement des déchets. Rédacteur du présent document.

L'amorce du projet

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A travers les chapitres " le cadre ", " la rencontre ", " les liens ", le lecteur découvrira tout au long des pages suivantes le contexte socio-culturel qui motiva les auteurs à ce projet.

En voyant le directeur de l'école dans son bureau d'un sobre absolu, en voyant ces élèves étudier dans des conditions précaires et malgré tout faire " des heures sup. " pour être les meilleurs de la région ; en écoutant notre ressenti après tant de rencontres, d'échanges, de leçons de vie, de modestie reçues au cours de notre périple, nous ne pouvions pas en rester là.

L'idée d'un projet naquit.

Journée "L'Afrique" au Home Clairval de Buttes"

Dans le cadre de son activité d'animation, Sandrine organise, entre autre annuellement, une journée de fête à thème.

En été 2009, elle dédia cette journée à l'Afrique et invita les résidant(e)s de l'établissement à confectionner des produits d'artisanat et à les mettre en vente au profit du complexe scolaire Ourbouga de Natitingou au Bénin.

Projection de photos et mini conférence motivèrent les personnes âgées du home. Elles s'activèrent avec enthousiasme durant des semaines et en firent " leur " projet.

Le jour J, sur un étal bien achalandé, confitures, caramels, tricots et autres articles multicolores furent présentés et firent le bonheur d'un public ravi et généreux.

Une somme de CHF 400.-- fut récoltée.

Informé par courriel, le directeur Machoudi Aïbouki fit part de sa gratitude et répondant à notre question présenta une liste des infrastructures faisant défaut dans son école et dont il voudrait s'équiper progressivement.

Le développement du projet

" Une somme de CHF 400.-- fut récoltée ", nous avons d'ores et déjà décidé de la compléter par quelque apport personnel.

Qu'en faire, comment la faire parvenir aux destinataires ? L'envoyer simplement par la poste, par une banque ? Acheter du matériel et le faire parvenir par avion, par bateau … par quelqu'un qui va là-bas ?

La liste des infrastructures faisant défaut présentée par le directeur de l'école Machoudi Aïbouki fit tilt. " Mais oui, pourquoi pas un voyage au Bénin, mais avec un projet dans les valises cette fois-ci " ?

" Nos suggestions se résument comme suit " écrit Machoudi Aïbouki dans sa réponse par courriel:

  1. implantation d'une salle informatique
  2. installation d'un vidéo-projecteur
  3. construction de dispositifs de lavage des mains après les toilettes
  4. installation de dispositifs de lavage des mains avant et après les repas et la récréation
  5. aménagement des poubelles dans la cour de l'école afin d'éviter les jets de papiers, pelures, noyaux de fruits, coques d'arachides, etc.
  6. confection de tenues kaki à quelques enfants plus démunis
  7. achat de cahiers pour pourvoir aux besoins de ces enfants
  8. construction des urinoirs en matériaux précaires
  9. photocopieur pour les devoirs des élèves.

" Le montant de l'enveloppe qui nous a été communiqué ne pouvant pas couvrir toutes nos préoccupations, soyez en rassuré que bons nombres tels que les points 3-4-5-6 et 7 seront réalisés dès l'entrée en possession des fonds que vous pouvez nous envoyer par Western Union. La mise en place de cette réalisation sera prise sur des supports en présence des élèves, que vous aurez " ajoute-t-il.

Mes connaissances dans le domaine de la construction m'incitèrent naturellement à m'intéresser à la réalisation des blocs sanitaires dont la nécessité n'est plus à démontrer. Quelques citations en attestent :

" …Des toilettes salubres ne sont pas un luxe, mais un droit humain… ", " …1,8 millions de personnes décèdent chaque année de maladies diarrhéiques… ", " …Les toilettes préservent les femmes et les jeunes filles de violence… ".

Helvetas - Dossier de presse, campagne nationale 2008, des toilettes pour tous.

" 2,6 milliards de personnes n'ont aucune installation sanitaire protégée pour soulager leurs besoins naturels. Les conséquences sont dramatiques : des matières fécales se répandent dans le sol et des agents pathogènes contaminent l'eau. Des maladies diarrhéiques parfois mortelles en découlent. Pourtant, 80% d'entre elles pourraient être évitées dans les pays du Sud si les populations disposaient d'infrastructures sanitaires simples, comme des latrines ".

Helvetas - Communiqué de presse, 19 novembre 2009.

En lisant de la littérature spécialisée, des documents techniques et en parcourant des sites Internet traitant du sujet, l'idée de proposer des blocs sanitaires de toilettes sèches à compostage se développa.

Le directeur du complexe scolaire Ourbouga, questionné à ce sujet, a donné son avis favorable à de telles constructions.

De telles installations ont naturellement un coût.

Pour équiper cette école de blocs sanitaires dignes de ce nom, le budget estimé est de CHF 20'000.--. Cette somme représente les coûts de la main-d'œuvre locale et des matériaux achetés sur place.

Le présent document a pour but de sensibiliser toute personne physique ou morale et/ou institution philanthropique aux besoins matériels et financiers que rencontre un directeur d'école au Bénin pour compléter les infrastructures de son établissement.

Ceci est implicitement une demande de participation financière à ce projet. Un appel à la solidarité.

En cas de récolte de fonds suffisants, le projet verra le jour. Le budget sera affiné, les détails techniques seront élaborés et naturellement, un suivi des exécutions et des dépenses sera établi et présenté.

Le cadre

Le Bénin est un pays d'Afrique occidentale, qui couvre une superficie de 112'622 km² et s'étend sur 670 km, du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait 7'513'946 habitants en 2006. Il a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est et le Niger et le Burkina Faso au nord.

Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne ; le pays est en effet un des pionniers du multipartisme africain.

La commune de Natitingou appartient au département de l'Atacora dans le nord-ouest du Bénin. Elle est implantée dans une vallée au pied de la chaîne de montagnes de l'Atakora qui culmine à 641 mètres d'altitude.

Natitingou est située à 645 km de la capitale économique Cotonou et à 100 km de Porga à l'entrée du Parc National Zoologique de la Pendjari.

Avec une superficie de 1'339 km², la commune est limitée au nord par la commune de Toucountouna, au sud et l'est par la commune de Kouandé, à l'ouest par la commune de Boukombé.

Le nom de la ville de Natitingou lui a été donné par les missionnaires. Il provient de Nantibatingou : le pays de ceux qui écrasent des céréales, en langue waama.

La commune de Natitingou comptait 75'620 habitants au recensement de 2002, dont 40'443 urbains.

L'agriculture occupe les populations des arrondissements ruraux qui produisent le sorgho, le maïs, l'igname et tout récemment le coton comme produit commercial.

Les populations des arrondissements urbains sont en majorité des fonctionnaires, artisans et commerçants, ce qui fait que la ville de Natitingou a une fonction administrative (c'est le lieu où est logée la plupart des services administratifs). On y rencontre des artisans de tous genres.

L'espace communal compte au total 98 écoles primaires publiques et privées. L'enseignement général secondaire public et privé enregistre 7 établissements. L'enseignement technique public et privé compte 5 établissements. La seule école supérieure publique est l'École Normale Intégrée (ENI-Natitingou) qui forme les instituteurs.

Le Complexe scolaire de Ourbouga fait partie de la circonscription scolaire de Natitingou. Un millier d'élèves environ y suivent un enseignement couvrant tous les degrés du niveau primaire.

Notre interlocuteur et ami Monsieur Machoudi Aïbouki est le Directeur de l'Ecole Primaire Publique de Ourbouga/B.

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A l'origine, tous les bâtiments de ce complexe scolaire étaient construits de façon très rudimentaire. Des bastaings de bois non équarris et des tôles ondulées formaient les façades et la toiture.

Ni porte ni fenêtre, la poussière, le sable soulevé par le vent, la chaleur sous un soleil de plomb ou les pluies torrentielles rendent un enseignement digne de ce nom quasi impossible. Le bâtiment présenté sur la photo ci-dessus à gauche et abritant des salles de classe est toujours en activité.

Au cours de ces dernières années et par le biais de financements extérieurs, le complexe scolaire a pu se développer. Des bâtiments modernes, photo de droite, remplacent progressivement les anciens.

Le matériel de base fait cruellement défaut, les infrastructures ne demandent qu'à être complétées.

La rencontre

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Suite à un trek dans le désert sud-marocain et une prolongation du séjour à travers l'Atlas et les très pittoresques ruelles odorantes et multicolores de la médina de Marrakech, l'idée germa de découvrir, après l'Afrique-du-Nord, l'Afrique Noire.

Le choix se porta sur le Togo et le Bénin, car ces deux pays offrent la possibilité de passer de la mer aux portes du Sahel en traversant les montagnes verdoyantes et les plateaux rocheux arides, en peu de temps.

En effet, ces deux pays forment des bandes étroites qui s'étendent du sud (la mer) au nord (les plateaux arides) sur une longueur d'environ 700 km, ce qui est peu en Afrique pour un tel dépaysement.

Après moult découvertes, nous arrivâmes à Natitingou. Là, en pleine ville, le moteur de notre voiture cala. Surchauffe, nuage de vapeur, une durite de refroidissement abîmée.

Bientôt, un homme nous interpella : " Bonjour, je peux peut-être vous aider, mais pas en mécanique, j'y connais rien, je suis directeur d'école, mon nom est Machoudi Aïbouki ".

Ni une ni deux, après de brèves présentations, notre interlocuteur nous embarqua, Sandrine sur sa moto et moi-même sur un taxi-moto hélé pour la cause. La voiture fut poussée jusqu'à un garage de fortune et la réparation confiée à " un docteur en moteur ".

Machoudi Aïbouki nous invita chez lui pour une collation, nous trouva un petit hôtel et nous invita à nouveau pour le repas du soir. Il nous mit en relation avec un chauffeur-guide pour la visite du Parc de la Pendjari que nous avions prévue. Nous le rencontrâmes encore dans cette même réserve animalière et l'invitâmes à notre table dès notre retour.

Nous étions " sous son aile ".

Les liens

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Au cours des diverses rencontres et notamment lors des invitations à son domicile, Machoudi Aïbouki nous présenta son épouse, sa belle-sœur, le régent de l'école, le médecin scolaire et d'autres personnes encore.

Les discussions tout azimut allèrent bon train.

C'est vrai qu'avec mon expérience de longue durée en Afrique et notre intérêt, notre curiosité à connaître les us et coutumes des gens rencontrés, l'intégration fut rapide, les échanges francs et chaleureux.

Le Directeur de l'école insista même un soir, alors que nous nous apprêtions à rentrer à l'hôtel, pour que nous visitions son établissement scolaire. Ce qui fut fait sur le coup de minuit, à la lampe frontale.

Invitation à nouveau pour le matin, lundi de Pâques et jour de notre départ, pour refaire le tour de l'établissement de jour et rendre visite à une classe qui révisait en ce jour férié pour se présenter à un concours inter-écoles départementales.

Présentation des meilleurs élèves sous les applaudissements des moins bien lotis.

Réponses aux questions des élèves : " Qui est le président de la Suisse ? " " euh…à oui… " " Qui est le ministre de l'éducation ? "" euh…à oui…".

Et d'expliquer le fonctionnement de nos institutions, de notre politique, du tournus tacite annuel de nos président(e)s, Sandrine au tableau noir pour orthographier les différents noms devant une multitude d'yeux ébahis.

Et à notre étonnement (tout de même), pas une demande de petit cadeau, pas une demande de petite participation à des petits frais " vous comprenez ", rien, que du sincère, du digne.

Puis ce fut l'heure du départ, des " au revoir ".

Des liens d'amitié sont nés.

Au revoir, c'est sûr ! !

Epilogue

Une panne fortuite de voiture a abouti à la rencontre de personnes de milieux totalement différents. Des liens d'amitié, une idée de projet se sont développés. Les auteurs du projet s'en étonnent même parfois.

Nul n'est besoin de longs discours pour se rendre compte que des disparités énormes existent entre les pays du Sud et du Nord.

Les gouvernements, les autorités locales des plus démunis peinent, faute de moyen, à doter leurs établissements publics, écoles, dispensaires, etc. de tout le matériel et des infrastructures nécessaires minimum à leur bon fonctionnement.

Puisse ce projet vous sensibiliser, vous solidariser aussi à ces petites causes humanitaires et vous mobiliser à sa réalisation. C'est le vœu que formulent les auteurs de ce projet.

Ensemble, fournissons du matériel et construisons des blocs sanitaires pour le complexe scolaire de Ourbouga à Natitingou, Bénin.

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Annexes

Les toilettes sèches à compostage

Les toilettes sèches à compostage de Gwennaël Bolomey & Jacques Morel, PDF, site officiel www.aqueduc.info

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